Ça, c'est du titre !
Le livre se révèle malheureusement décevant : trop court, trop décousu, avec une digression finale sur la politique israélienne qui laisse un peu perplexe. Mais pour la première partie, ce texte très personnel brûle d'une colère sincère qui semble habiter l'auteur depuis des décennies (et qu'on retrouve, parée d'ironie, dans ses œuvres). Le propos se résume ainsi : Entre pamphlet et souvenirs, voilà un texte original, un témoignage emblématique d'une génération qui a connu l'effondrement de son pays, puis l'écoeurement d'une Occupation et d'une Libération où les dés étaient pipés. C'est une brève et virulente prise de position contre l'hypocrisie et la bonne conscience. La France ne s'est pas remise du cataclysme de 1940 et de ses suites. Il m'est insupportable qu'un pays qui sut si bien se ménager accepte aussi aisément de se prendre pour un vainqueur. Que le monde entier très poliment ait feint de le croire passe encore, mais que les Français mieux placés pour se souvenir s'installent dans ce mensonge m'a plongé dans une honte définitive.
À la lumière de quelques souvenirs personnels (il est né en 1931), JLF dit ses quatre vérités, des vérités qu'on n'est pas habitué à entendre. À ce titre, son petit livre mérite d'être lu.
On avait découvert Jean-Louis Faure dans l'Album de Pierre Le-Tan, où il a droit à un portrait en toute fin de volume. Petit-fils d'Élie Faure, considéré comme le dernier peintre des spahis, il est l'auteur d'une oeuvre plastique vraiment singulière, des sculptures-objets faites pour ainsi dire de bric et de broc et souvent liées à un fait ou un personnage historique. Plutôt que de s'empêtrer dans des explications tirées par les cheveux, on renverra le lecteur à un site-musée qui présente les oeuvres de JLF. C'est ici.
Il se trouve qu'on a rencontré Jean-Louis Faure à deux reprises. La deuxième fois, c'était chez Pierre Le-Tan, rue Saint-Marc, auprès de qui il nous avait gentiment introduit. On était épouvantablement intimidé, mais on garde un souvenir assez ébouriffant de l'appartement de PLT (la bibliothèque, les meubles, les tableaux néoromantiques et surréalistes...) et de la joyeuse conversation de nos deux compagnons, drôles, cultivés et pleins d'indulgence pour notre mutisme passager.
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